par Véro :
C’était le thème de la conférence organisée par l’Association pour l’Animation et la Sauvegarde du patrimoine de Floirac (AASF) le 11 mai 2018 au Cantou de Floirac.
Cette conférence se tenait juste un mois après l’incident qui s’était produit à Alvignac, le 7 avril 2018, ayant pour conséquence l’écoulement de 400 m3 de digestat liquide sur le sol suite à la rupture de la vanne de la poche à digestat.
L’inquiétude des Lotois s’est manifestée par leur présence en grand nombre au Cantou dont l’espace s’est révélé insuffisant ; certains étaient debout, les autres assis à même le sol.
Il faut dire que cette conférence était rondement menée, conduite par Jean-Claude Brenot qui a introduit le sujet en se basant essentiellement sur des documents issus du dossier présenté par Bioquercy, accessible à partir de l’adresse : www.lot.gouv – gramat installation de méthanisation.
Ouvertement contre la méthanisation, JC Brenot a pointé le surdimensionnement du projet, la multiplication des méthaniseurs dans le Lot, l’épandage sur des zones du (PNRCQ Parc Naturel Régional des Causses du Quercy), la composition du digestat liquide qui sera épandu et ses impacts sur l’eau potable, etc.
Vint ensuite l’intervention de Michel Kaemmerer, ancien enseignant à l’ENSAT (École Nationale Supérieure Agronomique) de Toulouse, qui a argumenté sur chacune des questions suivantes dont je vous donne succinctement les réponses :
Qu’est ce que le digestat ? Une grande soupe qui résulte de la digestion des intrants par des bactéries anaérobies.
Le digestat est-il un fertilisant ? Le digestat n’est pas un fertilisant, ce n’est qu’un déchet.
Peut-on utiliser du compost dans notre région ? Non, pas plus que le digestat.
Puis Michel Lorblanchet, préhistorien, a pris la parole pour exposer l’état des sources, des eaux souterraines et des cours d’eau de la région, en précisant que les fumiers, engrais chimiques, lisiers, et maintenant digestats, s’infiltrent et se retrouvent dans la Dordogne, le grand collecteur dans lequel les herbiers se développent à grande vitesse. Il a également insisté sur la détérioration de nombreux sites préhistoriques et paléontologiques du haut Quercy.
Le dernier intervenant était Jean-Louis Thocaven, spéléologue. Imbibant une éponge représentant le sol du causse, il a illustré comment fonctionne le causse : l’eau de pluie, les lisiers et le digestat pénètrent dans le causse pour s’écouler dans les rivières souterraines. Étant descendu dans un gouffre proche d’un tas de fumier, il a constaté, à moins 52 mètres, le ruissellement d’un liquide noirâtre, qui rejoint un ruisseau qui s’écoule… vers une station d’eau « potable ».
Quelque peu atterrée, l’assistance a commencé timidement à poser des questions, avant que le débat ne s’anime avec l’intervention de M. Olivier Moulin, responsable d’exploitation chez Bioquercy.
Pour lire le compte-rendu complet avec les argumentaires, rendez-vous sur http://www.turenne-environnement.fr/