Gindou Cinéma, un super festival, et bien plus que cela !

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Gindou Cinéma, un super festival, et bien plus que cela !

Entretien avec Marie Virgo et Sébastien Lasserre (*)

par Anne Joubert

Les 34èmes rencontres cinéma de Gindou auront lieu du 18 au 25 août

Projection en plein air, photo Nelly Blaya

avec Jean-François Laguionie, l’un des grands cinéastes de films d’animation d’aujourd’hui, qui a accepté de venir présenter une rétrospective de ses films.
De 1964 à 1972, il réalise ses premiers court-métrages chez Paul Grimault (l’auteur du Roi et l’oiseau), puis dans les Cévennes où il crée son propre studio en 1979, et où il réalise son premier long métrage, Gwen et le livre de Sable, film peint à la gouache, qui décrit un monde apocalyptique enseveli sous les dunes.

De 1984 à 2000, il fonde et co-dirige La Fabrique, société de création et de production, tout en réalisant plusieurs longs métrages : Le Château des singes, fable humaniste et politique sur le thème de la liberté, L’Île de Black Mór (au répertoire Collège au Cinéma) d’après L’île au trésor de Stevenson, Le Tableau, qui place le sujet de la création mais aussi de la discrimination au centre de son histoire, et Louise en hiver, une merveilleuse méditation sur la vie.
Jean-François Laguionie nous présentera également des films pour lesquels il a carte blanche, comme Kerity la maison des contes (avec la voix de Jeanne Moreau), écrit par Anik Le Ray sa scénariste, qui sera également parmi nous, et d’autres films produits par La Fabrique et JPL productions.

Pour avoir vu plusieurs de ces films, je peux vous dire que c’est un enchantement de création et de poésie, qui passe par le dessin et la peinture, le théâtre, la littérature et la musique, que c’est une œuvre magnifique, dans laquelle peuvent se plonger les adultes autant que les enfants. Nous savons déjà que Le Tableau et Louise en hiver seront projetés en plein air le samedi 18 août dès 21h30.

« Louise en Hiver » de JF Laguionie

 

 

 

 

 

Comme chaque année, il y aura :

– Les Vagabondages cinématographiques, 60 films récents, inédits, peu diffusés ou en avant-première (courts ou longs métrages, fictions ou documentaires) : tous ces films, venus du monde entier, portent des regards singuliers et sensibles, et parfois à contre courant, sur notre monde contemporain. De la sélection en cours, on peut déjà annoncer la projection du film Le Grand bal  qui passera en avant- première le dimanche 19 août à 21h30 et qui sera suivi d’un bal trad devant écran, avec des groupes de musique locaux !

 

– Les Films du patrimoine avec une carte blanche à la Cinémathèque de Toulouse composée de 4 séances sur le thème Après la guerre, avec, entre autres : J’accuse d’Abel Gance (1956, version restaurée Magirama pour le plein air) et L’homme qui a perdu la mémoire/Un débris de l’empire de F.Ermler (1929), présenté en ciné-concert avec le musicien Virgile et son accordéon parlant (http://virgilegoller.jimdo.com/).

– Les Éclats de cinéma militant avec 2 séances : l’une, sur des films militants uruguayens présentés par Isabel Wschebor, venue de Montevideo et de passage en Europe, l’autre avec des films produits à l’I.D.H.E.C. (*) en 1968.

Les séances sont gratuites à partir de 21h30, en plein air, dans le Cinéma de Verdure de Gindou et en cinéma itinérant à Gourdon, Les Arques, Rampoux-Lavercantière, Saint-Caprais, et Salviac.

Les séances en journée se dérouleront avec une participation aux frais, dans la toute nouvelle salle de spectacles et de cinéma de Gindou : l’Arsenic.

Mais Gindou Cinéma, c’est loin d’être seulement un festival d’été !

La préoccupation principale de cette association, de ses salariés et de ses bénévoles, c’est de mettre en œuvre l’éducation à l’image pour tous.

Cette priorité s’est concrétisée par une première embauche, en 1996, pour l’action nationale École et Cinéma (puis Collège et Cinéma), missionnée par la DRAC et le C.N.C. (*) : découverte de l’art cinématographique pour les plus jeunes, formation du regard et de l’esprit critique, donc aussi à la formation de jeunes citoyens à travers une action locale, au sein des classes, ancrée auprès des publics du territoire, tout en étant ouverte sur le monde extérieur.

Et puis c’est déjà la treizième édition du concours de scénarios « Le goût des autres », organisé chaque année pour des classes de collèges et de lycées du territoire : il s’agit d’un prolongement du festival de Gindou, qui s’est singularisé dès le début par son ouverture sur l’Afrique et la Méditerranée, et sur les questions de l’immigration. Par le biais de ce concours, il s’agit, au delà de l’éducation à l’image, d’apprendre à écrire un scénario et de soutenir l’expression et la création. C’est un travail passionnant, que ce soit avec les élèves ou avec les profs. Axé sur l’ouverture à l’autre et aux différences, il s’agit souvent d’une réflexion à partir de situations vécues qui questionnent le racisme, la xénophobie, le sexisme, l’homophobie, et autres discriminations. La raison d’être de cette action est que les jeunes prennent la parole sur ce qui agite la société, sur ce qu’ils y vivent en écho avec l’actualité.

Ce travail dépasse largement la période du concours, dont 2 classes lauréates pourront faire aboutir leur scénario en réalisant un film avec des professionnels du cinéma, car les liens perdurent pendant des années avec les participants (même si ceux-ci n’ont pas gagné le concours !). Il s’agit d’un tissage à long terme, qui a souvent des répercussions sur la vie scolaire, étudiante, voire professionnelle des uns et des autres.

Quant aux films qui ont été réalisés depuis treize ans, avec Ahmed (l’histoire d’un ancien tirailleur sénégalais qui revendique ses droits, film qui sort en 2005 juste avant Indigènes), ou L’Aide au retour, en passant par un film sur les conséquences de l’explosion d’A.Z.F dans une famille d’une cité de Toulouse jusqu’à des films sur l’accueil (ou non-accueil !) des enfants de réfugiés, ils constituent maintenant un précieux patrimoine culturel et sociologique.

Dans le domaine de l’éducation et de la formation, on peut aussi citer le travail social, culturel et de création avec les jeunes et les éducateurs de la P.J.J. de Cahors, et le stage de scénarios et d’accompagnement à la réalisation de La Ruche, qui s’adresse chaque année à 8 jeunes non issus d’écoles de cinéma.

Gindou Cinéma est maintenant repéré, connu, tout en intriguant et continuant d’étonner : car ce n’est pas un espace réservé, il n’y a pas de VIP, il est animé par des gens qui habitent ici, ce qui est assez rare, et il est arrivé à être opérant sur beaucoup de tableaux à la fois : la programmation et l’organisation d’un festival (et depuis 2018 des projections tout au long de l’année dans la salle de L’ARSENIC), mais aussi l’éducation et la formation, jusqu’à la production, y compris la recherche de lieux de tournage et de professionnels locaux pour les équipes techniques.

Pour en savoir plus sur Gindou Cinéma en général, et en particulier sur les rencontres cinématographiques de cet été, avec tout ce qui se passe en parallèle des projections, sur les invités et les tchatches, les apéro-concerts, les tarifs et la programmation détaillée qui sera définitive dès le début du mois d’août, vous pouvez consulter dès maintenant le site www.gindoucinema.org

(*) Sébastien Lasserre et Marie Virgo  délégués de Gindou Cinéma

I.D.H.E.C : Institut des Hautes Etudes Cinématographiques

C.N.C : Centre National du Cinéma et de l’image animée

P.J.J. : Protection Judiciaire de la Jeunesse

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